sábado, 29 de septiembre de 2018
sábado, 22 de septiembre de 2018
Les cartes postales
Dès mon entrée dans le bureau de poste
argentin, J’ai senti que le sort des cartes postales serait compromis au du
moins éprouvé. Je ne savais qu’il serait tragique. Permettez-moi de vous
raconter cette histoire. Avec mes bagages, j’avais fait bien attention de
garder vos adresses à la portée de la main dans mon petit cahier blanc qui me
sert de cahier de notes. Vous étiez là, tout près de moi.
Me voilà à Buenos Aires, cette ville
magnifique qui bruine tout l’hiver. On dit en espagnol garúa, une
pluie fine qui ne dérange pas; le ciel est comme le ventre d’un âne gris,
luisant, doux et frais, enfin, les 7 degrés le rend frais. J’avais l’idée
de vous envoyer les cartes postales dès le début de mes vacances pendant le
séjour porteño, car après avec ma famille à Tucumán, je ne répondrais plus de rien. Ma famille est englobante.
À Buenos Aires, le manteau gris de laine
collé à la peau nuit et jour, je marchais 50-70 rues au minimum : j’allais
de l’appartement de mes amis à mes cours de tango, j’allais me promener vers
les musées de la ville, j’allais rendre visite à une cousine ou à une amie.
Lors d’une de ces promenades, vous ayant bien présents à l’esprit, ayant mangé
ma troisième empanada de la journée, bu mon café, vu pour la énième fois le
goal de la journée émis par tous les téléviseurs de la ville (et bon Dieu qu’il
y en a à Buenos Aires) je suis rentrée telle une touriste candide dans l’office
de Correo Argentino, et j’ai de mon plus bon sourire demandé dix timbres
pour le Canada. J'avais à la main les cartes postales de Samira et de
Stéphanie, mais j’avais laissé à la maison celles de Lynda et Guy, Kristiyan,
et d’autres amis pour lesquels j’avais noté l’adresse.
Canada? Le préposé regarde dans un
ordinateur qui date des années 90, ah, oh, humm… J’attends, toujours le sourire
aux lèvres, mais plus figé quand même. Voilà que l’employé se lève, discute
avec une collègue, revient, m’ignore totalement, regarde, concentré cette fois,
son écran. Je sens que ce sera compliqué. Il se relève… Je commence à
m’impatienter. Mais bon, j’ai attendu 30 minutes avec mon numéro entre les
doigts et je ne compte pas céder ma place! Il me regarde, alléluia, on
progresse, il me dit : Canada?, purée de cacahuète, ce n’est pas sorcier,
le Canada câlice! Il se relève, puis en me regardant de biais, il m’annonce un
prix complètement aberrant : le salaire d’un employé des postes disons!
Plus de sourire, je le regarde sérieusement, et d’un ton qui dit êtes-vous
devenu complètement fou?, je lui redemande : combien? Il regarde sa
collègue qui vient à sa rescousse. C’est elle qui reprendra l’odieux de me
répéter la somme que je devrais verser pour dix timbres internationaux. Je peux
payer avec ma carte de crédit?
Dès le lendemain, j’ai posé mes timbres
millionnaires sur vos belles cartes postales et j’ai trainé ces petits trésors
quelques rues avant d’apercevoir une imposante boite aux lettres, alors je me
suis exclamée heureuse : voilà! J’ai inséré les cartes et j’ai posé ma
main sur la boite en signe d’adieu, je suis montée chez ma cousine et je lui ai
raconté l’histoire des timbres. Elle m’a dit: mais ma chérie, les boites
postales sont maintenant décoratives à Buenos Aires, tu viens de jeter tes
cartes à la poubelle! Il faut aller à la poste!
miércoles, 5 de septiembre de 2018
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