Para Pierre, amigo.
Trois fois j'ai été confrontée à la mort, la vraie mort, celle qui déchire et éloigne, celle qui reste dans l'air avec des paroles qui ne seront plus prononcées, des gestes qui ne seront pas vus et des regards perdus,-il y a des choses qui devraient être éternelles, "tu ne verras pas..."-, celle qui fait mal, l'avenir tronqué, la vie en suspend; une fois avec la mort bruyante, qui crie, celle qui est injuste pour celui qui reste, " et moi, et moi", une autre avec celle qui fait mal, mal parce qu'on se sent seul dans un monde qui n'a plus de sens. "Tu devrais être là parce que c'est dans l'ordre des choses et cet ordre je ne le comprends plus." Celle qui laisse le vivant seul, un peu con à sa place de survivant. Trois morts si douloureuses. En 1994 juste après la naissance de mon fils Guy, en 1999, puis en 2001. Je me suis sentie flouée, c'est bête non? Des égratignures profondes, des blessures, des douleurs qui n'ont pas de fond. Des coups de massue. Des merde alors, putain ça fait mal. Et puis on sent le mort présent, autour, on le voit, on lui parle, on lui dit tout ce qu'on aurait voulu dire, on regrette, on ne sait pas quoi, mais il est là, le regret à fleur de peau, on a beau crier non, c'est oui, c'est fini, tu es là, je suis parti. On se sent différent, tout d'un coup, on regarde le monde et on se dit qu'il ne peut pas comprendre. Moi qui ai toujours été loin, je pensais que cela m'aiderais à supporter, mais la mort est puissante. Je sais que ça passe, d'une certaine manière, avec des compromis avec la vie, des justifications, des excuses, des raisons et le temps. La douleur passe, mais la mort reste, présente, d'une autre manière, certes, mais la vie c'est cela, accepter qu'on est toujours là, quand on se croyait protégé, un peu plus triste, aigri, toujours seul. Et puis un jour, on se sent mortel, et voilà, on accepte, on a moins mal, même si l'absence est toujours palpable. Le souliers qui étaient mis devant la porte, la voix au téléphone, les commentaires, l'intérêt qu'on nous portait, le regard de l'autre... cela prend du temps, mais tout passe, avec le temps, avec les jours, les nuits et la vie. Avec le temps, avec le temps tout s'en va... le coeur quand ça bat plus, faut laisser faire et c'est très bien. Il faut pleurer, il faut crier, il faut... Il faut, parce c'est comme ça, on est comme ça... humain, vivant, et qu'on a de la peine, parce qu'on comprend l'incompréhensible, parce qu'on le voit, parce qu'on reste et qu'avec le temps tout va, tout s'en va. Même si ça revient parfois. Oui, tout s'en va. Tu le sais. J'ai de la peine et je pense à toi, avec tendresse. Je t'embrasse, mon ami.
muchas gracias.
ResponderEliminarOh, ¿este pierre es el pierre que creo que es? Debe serlo porque no conozco a otro pierre. Ilumíname, plis.
ResponderEliminarBesos
pd: ya te busqué en san google, ya sé dónde vives, morena jejeej
pd: se me escapó, joe que si es pierre, saludos pa él tb.
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