lunes, 26 de octubre de 2009
miércoles, 21 de octubre de 2009
domingo, 18 de octubre de 2009
Radio, paraguas y fantasmas
Recién te vas y... tu me manques, mon chéri.
Por la noche, mientras preparaba la tortilla de papas que les serví a los chicos, prendí la radio que tengo en la cocina y sonó Richard Desjardins, ya era casualidad. Así, por el poder de la música, fantasma viajero mío, te sentaste junto a la mesa para esperar la comida, y más tarde, cuando yo también estaba sentada, empezamos a comer y me llegó una cancioncilla en segundo plano que, más fuerte que una magdalena, más fuerte que las risas de los chicos, de repente, me transportó a París durante los días de invierno a finales de los ochenta... nananánanana nánanananá, los chicos hablaban y hacían más payasadas aquí, pero yo ya estaba allá, lejos, y me vi en el departamento de la calle Vaugirard, recién llegada y universitaria de 25 años, uno de los tres pisos que tuve en seis años durante esa primera estadía. Me veo con ademán estudioso: se suponía que tenía que escribir una tésis de maestría y ponía la radio para ayudarme, evidentemente... Decía, pensaba que me inspiraba y me acompañaba mientras trabajaba. A la misma hora todos los días, France Inter pasaba, como una telenovela, la banda sonora de los Paraguas de Cherburgo, que nunca vi en pantalla pero sí oí con una atención digna de las mejores alumnas de la universidad de Jussieu: Paris XII, sucursal loca y tercemundista de la Sorbonne. Al principio, el programa me hacía reír por esa forma de hablar cantando de la peli, pero admito que me atrapó, rápidamente, me atrapó tanto que no pude más que poner la radio ansiosamente todos los días para escuchar el siguiente capítulo. Durante unos días viví al ritmo de los personajes y de la música de Demy y Legrand. Quería saber que iba a pasar y cómo, la imaginación volaba... Me encantó, me fascinó, me acostumbré a las voces que amé en esa época, lo digo: amé. Yo oí esa película como nadie. Además, no puedo pensar en la escritura de mi tésis sin tener el tonillo de nananá nanana, nananá nana.... que vuelve y vuelve a mi cabeza. Los Paraguas fueron para mí un momento íntimo entre un París solitario y yo, entre los estudios, la universidad y la biblioteca, entre el cielo y la calle, en mi pisito chiquito, sonaban todos los días mientras leía... Por primera vez, por la tecnología, pude ver las caras de los personajes que tanto imagine... Te lo mando, porque hoy sonó en la radio... y vos estás en París... y aunque no llueva, y no sea Cherburgo, te echo de menos. Ahí van... nananánananananánana... uf.... Escucha a Liza, ella sabe...
Por la noche, mientras preparaba la tortilla de papas que les serví a los chicos, prendí la radio que tengo en la cocina y sonó Richard Desjardins, ya era casualidad. Así, por el poder de la música, fantasma viajero mío, te sentaste junto a la mesa para esperar la comida, y más tarde, cuando yo también estaba sentada, empezamos a comer y me llegó una cancioncilla en segundo plano que, más fuerte que una magdalena, más fuerte que las risas de los chicos, de repente, me transportó a París durante los días de invierno a finales de los ochenta... nananánanana nánanananá, los chicos hablaban y hacían más payasadas aquí, pero yo ya estaba allá, lejos, y me vi en el departamento de la calle Vaugirard, recién llegada y universitaria de 25 años, uno de los tres pisos que tuve en seis años durante esa primera estadía. Me veo con ademán estudioso: se suponía que tenía que escribir una tésis de maestría y ponía la radio para ayudarme, evidentemente... Decía, pensaba que me inspiraba y me acompañaba mientras trabajaba. A la misma hora todos los días, France Inter pasaba, como una telenovela, la banda sonora de los Paraguas de Cherburgo, que nunca vi en pantalla pero sí oí con una atención digna de las mejores alumnas de la universidad de Jussieu: Paris XII, sucursal loca y tercemundista de la Sorbonne. Al principio, el programa me hacía reír por esa forma de hablar cantando de la peli, pero admito que me atrapó, rápidamente, me atrapó tanto que no pude más que poner la radio ansiosamente todos los días para escuchar el siguiente capítulo. Durante unos días viví al ritmo de los personajes y de la música de Demy y Legrand. Quería saber que iba a pasar y cómo, la imaginación volaba... Me encantó, me fascinó, me acostumbré a las voces que amé en esa época, lo digo: amé. Yo oí esa película como nadie. Además, no puedo pensar en la escritura de mi tésis sin tener el tonillo de nananá nanana, nananá nana.... que vuelve y vuelve a mi cabeza. Los Paraguas fueron para mí un momento íntimo entre un París solitario y yo, entre los estudios, la universidad y la biblioteca, entre el cielo y la calle, en mi pisito chiquito, sonaban todos los días mientras leía... Por primera vez, por la tecnología, pude ver las caras de los personajes que tanto imagine... Te lo mando, porque hoy sonó en la radio... y vos estás en París... y aunque no llueva, y no sea Cherburgo, te echo de menos. Ahí van... nananánananananánana... uf.... Escucha a Liza, ella sabe...
martes, 13 de octubre de 2009
Recomendación
La marche à l'amour.
AV ¿te animas a llevar un libro de Gaston Miron, un gran poeta del Quebec?
Tu as les yeux pers des champs de rosées
tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière
la douceur du fond des brises au mois de mai
dans les accompagnements de ma vie en friche
avec cette chaleur d'oiseau à ton corps craintif
moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches
moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir
la tête en bas comme un bison dans son destin
la blancheur des nénuphars s'élève jusqu'à ton cou
pour la conjuration de mes manitous maléfiques
moi qui ai des yeux où ciel et mer s'influencent
pour la réverbération de ta mort lointaine
avec cette tache errante de chevreuil que tu as
tu viendras tout ensoleillée d'existence
la bouche envahie par la fraîcheur des herbes
le corps mûri par les jardins oubliés
où tes seins sont devenus des envoûtements
tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras
où tu changes comme les saisons
je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine
à bout de misères et à bout de démesures
je veux te faire aimer la vie notre vie
t'aimer fou de racines à feuilles et grave
de jour en jour à travers nuits et gués
de moellons nos vertus silencieuses
je finirai bien par te rencontrer quelque part
bon dieu!
et contre tout ce qui me rend absent et douloureux
par le mince regard qui me reste au fond du froid
j'affirme ô mon amour que tu existes
je corrige notre vie
nous n'irons plus mourir de langueur
à des milles de distance dans nos rêves bourrasques
des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres
les épaules baignées de vols de mouettes
non
j'irai te chercher nous vivrons sur la terre
la détresse n'est pas incurable qui fait de moi
une épave de dérision, un ballon d'indécence
un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions
profondes
frappe l'air et le feu de mes soifs
coule-moi dans tes mains de ciel de soie
la tête la première pour ne plus revenir
si ce n'est pour remonter debout à ton flanc
nouveau venu de l'amour du monde
constelle-moi de ton corps de voie lactée
même si j'ai fait de ma vie dans un plongeon
une sorte de marais, une espèce de rage noire
si je fus cabotin, concasseur de désespoir
j'ai quand même idée farouche
de t'aimer pour ta pureté
de t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue
dans les giboulées d'étoiles de mon ciel
l'éclair s'épanouit dans ma chair
je passe les poings durs au vent
j'ai un coeur de mille chevaux-vapeur
j'ai un coeur comme la flamme d'une chandelle
toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas
la nuit de saule dans tes cheveux
un visage enneigé de hasards et de fruits
un regard entretenu de sources cachées
et mille chants d'insectes dans tes veines
et mille pluies de pétales dans tes caresses
tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers
ma danse carrée des quatre coins d'horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
mon murmure de jours à mes cils d'abeille
mon eau bleue de fenêtre
dans les hauts vols de buildings
mon amour
de fontaines de haies de ronds-points de fleurs
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
à cause de toi
mon courage est un sapin toujours vert
et j'ai du chiendent d'achigan plein l'âme
tu es belle de tout l'avenir épargné
d'une frêle beauté soleilleuse contre l'ombre
ouvre-moi tes bras que j'entre au port
et mon corps d'amoureux viendra rouler
sur les talus du mont Royal
orignal, quand tu brames orignal
coule-moi dans ta plainte osseuse
fais-moi passer tout cabré tout empanaché
dans ton appel et ta détermination
Montréal est grand comme un désordre universel
tu es assise quelque part avec l'ombre et ton coeur
ton regard vient luire sur le sommeil des colombes
fille dont le visage est ma route aux réverbères
quand je plonge dans les nuits de sources
si jamais je te rencontre fille
après les femmes de la soif glacée
je pleurerai te consolerai
de tes jours sans pluies et sans quenouilles
des circonstances de l'amour dénoué
j'allumerai chez toi les phares de la douceur
nous nous reposerons dans la lumière
de toutes les mers en fleurs de manne
puis je jetterai dans ton corps le vent de mon sang
tu seras heureuse fille heureuse
d'être la femme que tu es dans mes bras
le monde entier sera changé en toi et moi
la marche à l'amour s'ébruite en un voilier
de pas voletant par les lacs de portage
mes absolus poings
ah violence de délices et d'aval
j'aime
que j'aime
que tu t'avances
ma ravie
frileuse aux pieds nus sur les frimas de l'aube
par ce temps profus d'épilobes en beauté
sur ces grèves où l'été
pleuvent en longues flammèches les cris des pluviers
harmonica du monde lorsque tu passes et cèdes
ton corps tiède de pruche à mes bras pagayeurs
lorsque nous gisons fleurant la lumière incendiée
et qu'en tangage de moisson ourlée de brises
je me déploie sur ta fraîche chaleur de cigale
je roule en toi
tous les saguenays d'eau noire de ma vie
je fais naître en toi
les frénésies de frayères au fond du coeur d'outaouais
puis le cri de l'engoulevent vient s'abattre dans ta
gorge
terre meuble de l'amour ton corps
se soulève en tiges pêle-mêle
je suis au centre du monde tel qu'il gronde en moi
avec la rumeur de mon âme dans tous les coins
je vais jusqu'au bout des comètes de mon sang
haletant
harcelé de néant
et dynamité
de petites apocalypses
les deux mains dans les furies dans les féeries
ô mains
ô poings
comme des cogneurs de folles tendresses
mais que tu m'aimes et si tu m'aimes
s'exhalera le froid natal de mes poumons
le sang tournera ô grand cirque
je sais que tout mon amour
sera retourné comme un jardin détruit
qu'importe je serai toujours si je suis seul
cet homme de lisière à bramer ton nom
éperdument malheureux parmi les pluies de trèfles
mon amour ô ma plainte
de merle-chat dans la nuit buissonneuse
ô fou feu froid de la neige
beau sexe léger ô ma neige
mon amour d'éclairs lapidée
morte
dans le froid des plus lointaines flammes
puis les années m'emportent sens dessus dessous
je m'en vais en délabre au bout de mon rouleau
des voix murmurent les récits de ton domaine
à part moi je me parle
que vais-je devenir dans ma force fracassée
ma force noire du bout de mes montagnes
pour te voir à jamais je déporte mon regard
je me tiens aux écoutes des sirènes
dans la longue nuit effilée du clocher de
Saint-Jacques
et parmi ces bouts de temps qui halètent
me voici de nouveau campé dans ta légende
tes grands yeux qui voient beaucoup de cortèges
les chevaux de bois de tes rires
tes yeux de paille et d'or
seront toujours au fond de mon coeur
et ils traverseront les siècles
je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme
je marche à toi, je titube à toi, je bois
à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud
à ces taloches de vent sans queue et sans tête
je n'ai plus de visage pour l'amour
je n'ai plus de visage pour rien de rien
parfois je m'assois par pitié de moi
j'ouvre mes bras à la croix des sommeils
mon corps est un dernier réseau de tics amoureux
avec à mes doigts les ficelles des souvenirs perdus
je n'attends pas à demain je t'attends
je n'attends pas la fin du monde je t'attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie
AV ¿te animas a llevar un libro de Gaston Miron, un gran poeta del Quebec?
Tu as les yeux pers des champs de rosées
tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière
la douceur du fond des brises au mois de mai
dans les accompagnements de ma vie en friche
avec cette chaleur d'oiseau à ton corps craintif
moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches
moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir
la tête en bas comme un bison dans son destin
la blancheur des nénuphars s'élève jusqu'à ton cou
pour la conjuration de mes manitous maléfiques
moi qui ai des yeux où ciel et mer s'influencent
pour la réverbération de ta mort lointaine
avec cette tache errante de chevreuil que tu as
tu viendras tout ensoleillée d'existence
la bouche envahie par la fraîcheur des herbes
le corps mûri par les jardins oubliés
où tes seins sont devenus des envoûtements
tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras
où tu changes comme les saisons
je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine
à bout de misères et à bout de démesures
je veux te faire aimer la vie notre vie
t'aimer fou de racines à feuilles et grave
de jour en jour à travers nuits et gués
de moellons nos vertus silencieuses
je finirai bien par te rencontrer quelque part
bon dieu!
et contre tout ce qui me rend absent et douloureux
par le mince regard qui me reste au fond du froid
j'affirme ô mon amour que tu existes
je corrige notre vie
nous n'irons plus mourir de langueur
à des milles de distance dans nos rêves bourrasques
des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres
les épaules baignées de vols de mouettes
non
j'irai te chercher nous vivrons sur la terre
la détresse n'est pas incurable qui fait de moi
une épave de dérision, un ballon d'indécence
un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions
profondes
frappe l'air et le feu de mes soifs
coule-moi dans tes mains de ciel de soie
la tête la première pour ne plus revenir
si ce n'est pour remonter debout à ton flanc
nouveau venu de l'amour du monde
constelle-moi de ton corps de voie lactée
même si j'ai fait de ma vie dans un plongeon
une sorte de marais, une espèce de rage noire
si je fus cabotin, concasseur de désespoir
j'ai quand même idée farouche
de t'aimer pour ta pureté
de t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue
dans les giboulées d'étoiles de mon ciel
l'éclair s'épanouit dans ma chair
je passe les poings durs au vent
j'ai un coeur de mille chevaux-vapeur
j'ai un coeur comme la flamme d'une chandelle
toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas
la nuit de saule dans tes cheveux
un visage enneigé de hasards et de fruits
un regard entretenu de sources cachées
et mille chants d'insectes dans tes veines
et mille pluies de pétales dans tes caresses
tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers
ma danse carrée des quatre coins d'horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
mon murmure de jours à mes cils d'abeille
mon eau bleue de fenêtre
dans les hauts vols de buildings
mon amour
de fontaines de haies de ronds-points de fleurs
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
à cause de toi
mon courage est un sapin toujours vert
et j'ai du chiendent d'achigan plein l'âme
tu es belle de tout l'avenir épargné
d'une frêle beauté soleilleuse contre l'ombre
ouvre-moi tes bras que j'entre au port
et mon corps d'amoureux viendra rouler
sur les talus du mont Royal
orignal, quand tu brames orignal
coule-moi dans ta plainte osseuse
fais-moi passer tout cabré tout empanaché
dans ton appel et ta détermination
Montréal est grand comme un désordre universel
tu es assise quelque part avec l'ombre et ton coeur
ton regard vient luire sur le sommeil des colombes
fille dont le visage est ma route aux réverbères
quand je plonge dans les nuits de sources
si jamais je te rencontre fille
après les femmes de la soif glacée
je pleurerai te consolerai
de tes jours sans pluies et sans quenouilles
des circonstances de l'amour dénoué
j'allumerai chez toi les phares de la douceur
nous nous reposerons dans la lumière
de toutes les mers en fleurs de manne
puis je jetterai dans ton corps le vent de mon sang
tu seras heureuse fille heureuse
d'être la femme que tu es dans mes bras
le monde entier sera changé en toi et moi
la marche à l'amour s'ébruite en un voilier
de pas voletant par les lacs de portage
mes absolus poings
ah violence de délices et d'aval
j'aime
que j'aime
que tu t'avances
ma ravie
frileuse aux pieds nus sur les frimas de l'aube
par ce temps profus d'épilobes en beauté
sur ces grèves où l'été
pleuvent en longues flammèches les cris des pluviers
harmonica du monde lorsque tu passes et cèdes
ton corps tiède de pruche à mes bras pagayeurs
lorsque nous gisons fleurant la lumière incendiée
et qu'en tangage de moisson ourlée de brises
je me déploie sur ta fraîche chaleur de cigale
je roule en toi
tous les saguenays d'eau noire de ma vie
je fais naître en toi
les frénésies de frayères au fond du coeur d'outaouais
puis le cri de l'engoulevent vient s'abattre dans ta
gorge
terre meuble de l'amour ton corps
se soulève en tiges pêle-mêle
je suis au centre du monde tel qu'il gronde en moi
avec la rumeur de mon âme dans tous les coins
je vais jusqu'au bout des comètes de mon sang
haletant
harcelé de néant
et dynamité
de petites apocalypses
les deux mains dans les furies dans les féeries
ô mains
ô poings
comme des cogneurs de folles tendresses
mais que tu m'aimes et si tu m'aimes
s'exhalera le froid natal de mes poumons
le sang tournera ô grand cirque
je sais que tout mon amour
sera retourné comme un jardin détruit
qu'importe je serai toujours si je suis seul
cet homme de lisière à bramer ton nom
éperdument malheureux parmi les pluies de trèfles
mon amour ô ma plainte
de merle-chat dans la nuit buissonneuse
ô fou feu froid de la neige
beau sexe léger ô ma neige
mon amour d'éclairs lapidée
morte
dans le froid des plus lointaines flammes
puis les années m'emportent sens dessus dessous
je m'en vais en délabre au bout de mon rouleau
des voix murmurent les récits de ton domaine
à part moi je me parle
que vais-je devenir dans ma force fracassée
ma force noire du bout de mes montagnes
pour te voir à jamais je déporte mon regard
je me tiens aux écoutes des sirènes
dans la longue nuit effilée du clocher de
Saint-Jacques
et parmi ces bouts de temps qui halètent
me voici de nouveau campé dans ta légende
tes grands yeux qui voient beaucoup de cortèges
les chevaux de bois de tes rires
tes yeux de paille et d'or
seront toujours au fond de mon coeur
et ils traverseront les siècles
je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme
je marche à toi, je titube à toi, je bois
à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud
à ces taloches de vent sans queue et sans tête
je n'ai plus de visage pour l'amour
je n'ai plus de visage pour rien de rien
parfois je m'assois par pitié de moi
j'ouvre mes bras à la croix des sommeils
mon corps est un dernier réseau de tics amoureux
avec à mes doigts les ficelles des souvenirs perdus
je n'attends pas à demain je t'attends
je n'attends pas la fin du monde je t'attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie
domingo, 4 de octubre de 2009
Gracias, Negra hermosa
Ya la gente ni sabe lo que es un casete. Yo tenía un casete que me quedó de mi casa, qué habré robado seguramente justo antes de que mi madre y mi hermana menor se volvieran a la Argentina, a principios de los ochenta. Un casete de los éxitos de Mercedes Sosa. Como vivía sola, me lo ponía a todo lo que da para que la voz, esa voz tan familiar, se ensanche por todo el espacio. Yo he respirado esa voz. He oído tantas veces ese disco, tantas pero tantas veces, en la cocina, en el cuarto, despacito, fuerte, con amigos, explicando, cantando, que me conocía cada letra, cada golpecito de bombo, cada nota. Era como un domingo en familia. Era volver a casa, era salir de Montreal, y después, de París, y volver a casa.
Acababa de llegar a París, vivía un momento difícil, me dijeron unas colegas de trabajo que pasaba, en el Olympia, esa sala mítica de París, una argentina y que me invitaban a verla, para animarme un poco, por supuesto que acepté sin saber de quien hablaban: "pero claro que me apunto, chicas muchas gracias", luego me entragaron el billete y vi que era la Negra, mi Negra y sonreí. Verla en París, unos días después de haber pasado caminando por la calle de Atahualpa sin animarme a subir a su casa, pero sabiendo que allí vivía... Llegamos y nos instalamos en ese teatro bonito, ni grande ni chico, tan parisino. Entró Mercedes con su poncho y su bombo, los presentes se pusieron a gritar, a aplaudir y los de mi fila a llorar, salían sollozos de emoción, tan exagerados esos argentinos pensaban mis colegas franceses, ¿por qué tienen que hacer tanto ruido? ¿qué no la quieren escuchar? La Negra se puso a hablar en castellano agradeciendo la sala de estar ahí y preguntar, ¿hay alguien de Tucumán? ¿de Santa Fé? ¿de Córdoba? de... y así...y la sala entera iba levantándose y sentándose con más gritos y aplausos, y se puso a cantar, y nadie pudo oírla, todos cantaban y lloraban, nunca he visto a una sala llorar tanto.
No sé porqué la noticia de su muerte me puso tan triste... Debe ser una acumulación de muertes en mi familia, algo así como mi Tucumán que se muere, Mercedes era mi Tucumán afuera de Tucumán y todo mi Tucumán que tengo adentro llora, y grita y aplaude.
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