domingo, 31 de mayo de 2015

Des hauts et des bas

Tout va bien puis, tout à coup, un souvenir m’étreint. Je ne pleure pas sinon que je me sens fragile, les souvenirs à fleur de peau. Pendant un instant, désemparée: tout me manque, mes amis, mes amours, ma vie ailleurs, je suis dans les regrets, je panique presque, mais surtout, je regarde en arrière, ça dure un moment, puis tout reprend normalement, tout va mieux et je continue. Les souvenirs comme de petites ondes qui viennent altérer le cours normal du jour: je suis en deuil. Tournée vers l’intérieur.

Je suis en deuil de quoi, de notre belle amitié? de la complicité? de notre histoire? de ce temps que nous aurions pu passer ensemble mais qui n’est plus? Je ne sais pas au juste. J'aimais sa voix, ses mains, son sens de l'humour, elle avait ce rire superbe qui prenait toute la place, sa présence... Elle n’a pas souffert. Elle est partie vite. De battre, son coeur s'est arrêté. Elle a eu une belle mort. C’est moi qui n’était pas totalement préparée. C’est pour cela que je n’arrive pas à m’empêcher de reprendre le cours des dernières heures, journées et semaines. Minute par minute, je plonge dans les souvenirs le plus minutieusement possible pour refaire le chemin qui me séparerait d’elle. Chaque geste, regard, parole tout est inscrit dans ma mémoire d’historienne de nous deux.

Un vague air d’irréalité flotte encore autour de moi. Je n’y crois pas complètement. Sauf que j’ai tout à coup besoin des gens que j'aime. Ils m’apparaissent telles des évidences incontournables. Ceux qui comptent, ceux qui sont en moi, ceux qui font partie de mon ADN affectif, ceux que j'aimerais toute ma vie… Maman en partant m’a privé de la plus grande des forces, celle de son amour.

La douleur n’est pas aiguë, ni sourde, ce n’est ni la déchirure d'un amour parti, ni la brûlure d'une trahison ou celle d’une humiliation, c’est bizarre ce chagrin.  Je n’arrive pas à le définir. C’est une grande tristesse de savoir que je l'ai perdue et qu'elle me manque, qu'elle n'existe plus. Elle ne vivra plus que dans ma mémoire, une place bien chiche si l’on y pense. Le deuil c’est la douleur et apprendre à l’accepter, vivre avec elle. J'aurai donc dorénavant de petites ondes, des poussées de peine, qui viendront me rappeler que ma mère est morte, le premier jour de mai. Il y a un mois.

1 comentario:

  1. Je me rappelle du rire de ta mère. La mémoire est étrange, ce sont des bribes infimes, des détails souvent que l'on revoit: un sourire, un geste, une parole, ume mimique, rien de profond ou renversant, juste des bribes comme une stèle maya dont on aurait perdu des pans entiers pour que trouver quelques morceaux.

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