domingo, 15 de mayo de 2016

Agoraphobie

1.


Je trace des lignes imaginaires dans les rues de Montréal ; les yeux froncés, mi-clos, je dessine des chemins traversant des passages mille fois empruntés et recréés, ici, maintenant, dans cet abri rance qui sent un hiver précoceJe fais littéralement apparaitre des lieux vus, et corrigés par une mémoire qui se veut visuelle mais qui en réalité est sensorielle. Je défriche la ville à travers les souvenirs. J’anticipe les carrefours mais aussi l’effort des muscles,  le vent sur mon corpsoh ce vent qui grise, la poitrine qui vit au rythme d’un cœur peureux qui bat trop fortqui se soulève puis redescendDebout, le vélo enfourché entre les jambes, la vue perdue au loin, je suis prête, et Montréal est devant moi étendue et familière.  Tournent les feuilles de novembre autour de mes pieds. 


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