miércoles, 28 de diciembre de 2022

Station Avenue de Parc

Tengo prisa porque la clase de milonga empieza a la una y cuarto el partido no terminó ni parece querer terminar. Miro la pantalla de mi compu de un ojo distraído mientras voy juntando mis cosas: zapatos, llaves, teléfono. Hace frío afuera, hay nieve y viento. Ahora pienso poniéndome el gorro, enrollando la bufanda, ¿cómo es posible que un partido que comenzó tan fuerte para nuestro equipo, -- me sentía segura--, cambie tanto?, en la segunda mitad el otro equipo volvió, como con rabia, a meter goles, ¡qué inconveniente para mi horario y mi planificación de las cosas del día! Vamos ¡qué cosa! No, no, no, no debe alargarse el partido más allá de lo reglamentario, no puede ser, no hoy. El dilema es el siguiente, voy o miro. No puedo decidir.

En la calle miro el resultado por el teléfono, no hay cambio, camino rápidamente con confianza, llego al metro, me siento a mirar el puntaje, ¿qué pasó? Otro gol. NO. No puede ser. Qué partido es este, uno del infierno. Me mandan mensajes de pánico, todos estamos en pánico. No veo el partido, estoy metida en una estación con calor con el aparato en la mano. Me cuesta respirar. El mundial a un minuto de distancia y nada: ando sin poder ver, sin saber. Se abren las puertas del vagón del subte y me precipito algo desesperada sin tener elección. Parados, tres adolescentes gritan entorno de un teléfono transmitiendo el partido. Me tiro encima del teléfono. Uno, debe ser el propietario, me para con el brazo estirado y me pregunta ¿a que partido apoya? Argentina murmuro. Está bien, puede mirar, son tiros al arco, y el medio de un vagón lleno de gente, cuatro personas histéricas gritando y pegando exclamaciones vieron la final del mundo del 2022 donde ganó Argentina contra el equipo francés. Nos abrazamos, casi que lloramos.

Llego a la clase de milonga puntual. El profesor no está. Eligió mirar el partido y llegar tarde. Habrá visto el partido, pero no tuvo fiesta y abrazos en un vagón de metro, no señor, eso no tuvo.





Parfois


 

sábado, 26 de noviembre de 2022

Graznido y miel

Mais la vie sépare ceux qui s'aimentTout doucement, sans faire de bruitEt la mer efface sur le sableLes pas des amants désunis

De la fenêtre de la cuisine, je vois les arbres embrasser de leurs hautes têtes feuillues la maison blanche qui m’accueille et qui semble protégée, mais en même temps, fragile à leur côté. À l’intérieur une douce odeur de pain s’est levée dans la cuisine. Dans le ciel, une congrégation d’oiseaux noirs croasse bruyamment, ils tournaillent et virevoltent autour des troncs gris et bruns, en leur faîte, créant au-dessus de moi un bal menaçant sourd et tumultueux, tels des entretiens graves et inaccessibles; à l’intérieur les premières notes de l’accordéon me prennent par surprise et me font frissonner, l’air qui rentre dans le soufflet est chaud; j’observe les corbeaux, je m’étonne de leur air néfaste. Ils sont nombreux et je me demande pourquoi ils sont perçus de mauvais augure : leur bec, leur couleur de nuit, la rondeur glaciale de leur œil, l’effroyable chant guttural; leur charge symbolique est lourde. Ils rajoutent, au paysage de la cour, des ombres sur le sol avec leurs grandes ailes; par leur nombre, ils donnent une sensation de fin du monde à cette matinée grise. La maison blanche est retenue en otage et maintenant elle vibre au son d’une chanson d’automne triste et mélodieuse. Mon regard n’arrive pas à quitter ces oiseaux particuliers qui semblent se tenir à l’avant-poste, l’oiseau qui sait, qui voit, qui prévient. Je les regarde impressionnée, à l’affût, l’automne est arrivé et ils se préparent à l’hiver, nous devrions en faire autant. L’odeur chaude de bon pain et la musique m’enveloppent, me consolent et bientôt cette scène qui m’effraie ne sera plus qu’une image lointaine, poétique, intérieure, détournée par la saveur voluptueuse de la miche, par la voix réconfortante de l’accordéoniste qui me regarde avec tendresse. Une chanson d’automne pour combattre la cacophonie des corbeaux. Je suis trop poétique, c’est sûr, pourtant une brèche s’est formée entre le noir et le doré. Une inquiétude...

viernes, 26 de agosto de 2022

Annotations

 





Sur la troisième de couverture des livres que j’empruntais à la bibliothèque, il y avait autrefois de petites pochettes de couleur beige où on y glissait une fiche sur laquelle on y tamponnait la date de retour de l’emprunt. J’aimais observer la bibliothécaire saturer son tampon dans l’encre noire et d’un geste attentif apposer dans le rectangle correspondant la date de retour. Parfois, dépendamment du système adopté par la bibliothèque, on devait signer la fiche à côté de la date. Ces traces de lecture et des lecteurs constituaient pour moi une curiosité éveillant l’imagination sur ces personnes qui avaient comme moi choisi le livre. Comme dans cet exemplaire des cinq romans de Dashiell Hammett que j’ai trouvé dans un bric-à-brac non loin de chez moi laissé à même le trottoir. La fiche était couverte de noms écrits à l’encre. Jacques Girard ou L. Lavoie, Marjolaine, Pierrette, Karen, je regardais leurs noms et essayait de les deviner derrière leurs signatures ; celle du dernier lecteur un dénommé Jonathan Thivierge, était d’une écriture espacée, le point sur le i bien au-dessus de la lettre avec des lettres bien arrondies et détachées. Quel âge aurait-il ? Tant de questions. Mais plus fascinant encore, étaient les annotations, le choix des mots soulignés, les commentaires retrouvés parmi les pages de mon livre ou les questions qu’ils s’étaient posées à eux-mêmes. Pour en revenir à mon roman, la lecture du lecteur aux annotations donnait à ce livre un éclairage nouveau qui me troublait.

“For forty years … he had owned Personville, heart, soul, skin and guts …”  Parmi les premières pages de Moisson Rouge, grand roman policier mettant en vedette le détective de la Continental Detective Agency, cette phrase est soulignée deux fois ; je m’interroge : pourquoi cette insistance sur les prémices du livre quand on sait que tout le roman se déroulera en une constante opposition de bandes criminelles rivales qui se battent pour maintenir le contrôle absolu de cette ville du Montana ?  Ce personnage, celui qui, pendant quarante ans, a tout possédé, est en train de perdre sa mainmise sur la ville au profit des gangs auxquels il avait fait appel pour régler un conflit de travail, mais voici cet arroseur arrosé ! Je m’étonne et veux comprendre pourquoi ce dernier lecteur insiste : Elihu Willsson est-il son personnage préféré ? Veut-il souligner cette intrigue entortillée et délicate ? Est-il fasciné par cette ambiance de début de siècle où de riches hommes d’affaires dirigeaient une ville entière de leur puissance industrielle ?  

Je ne lis plus le roman, je lis la lecture de mon prédécesseur. Je m’inquiète de ses questions, de ses traits sur de mots, phrases ou paragraphes. He bawled, et plus loin, she killed him, she was jealous and domineering, and spoiled, and suspicious, and greedy, and mean, and unscrupulous, and deceitful, and selfish, and damned bad. Sur la marge, un commentaire : comme pour moi! Traversant l’espace et me laissant perplexe. Au fil des pages, une deuxième histoire se trame. Ce lecteur est soucieux, ses notes sont austères et alarmantes. Un appel à l’aide, que cherche-t-il dans cette aventure romanesque sombre? Pourquoi souligne-t-il que des mots catastrophistes et inquiétants?

Presque malgré moi, j’entreprends une recherche sommaire sur Internet, il existe une douzaine de Jonathan Thivierge sur Facebook, 105 sur les pages blanches au Canada, deux seulement à Montréal, dont un près de chez moi dans le quartier de Côte-des-Neiges. Je regarde l’adresse, je ne sais pas bien ce que cela donnera, un vieux livre laissé sur un trottoir! il pourrait avoir déménagé, il était peut-être déprimé, mais l’accumulation d’annotations troublantes me pousse à vouloir en savoir plus.

viernes, 24 de junio de 2022

Martin Zarzar - Historia De Un Amor


Bailé esta canción, versión tango, en un espectáculo. Admito que la odio por cursi, mielosa, sin embargo este cantante peruano me la vuelve algo soportable. Ahí va... un bonito recuerdo. El baile, no la canción...

sábado, 18 de junio de 2022

Souvenir pour l'anniversaire d'Otilia

 Otilia, ma douce amie,

La coupe du monde pour moi c’est 1974. J’habitais au Brésil, à Sao Paulo, depuis presque un an et comme écolière dans l’immensité de la métropole brésilienne, j’en étais encore à l’apprivoisement de cette nouvelle vie . Cependant, j’étais décidée à me fondre dans la ville, me couler dans sa terre rouge que j’avais adorée dès ma descente de l’avion, et seulement parler la langue musicale de mes voisins pour passer inaperçue, pour qu’on me prenne pour une Brésilienne, pour faire partie de ce paysage exubérant, passionné et aux limites de l’humain : les enfants n’aiment pas détoner. Il me fallait aussi me laisser prendre par la ferveur du foot.
C’était l’hiver, une dizaine de degrés au petit matin, tout au plus. La maisonnée d’Argentins dont je suis, vibrait au diapason des cœurs (chœurs) excessifs de nos hôtes : « A copa do mundo e nossa... » .
Toutes les radios annonçaient inéluctable victoire de leurs glorieux, trois fois champions du monde. « Com brasileiro não há, não há quem possa ». Il y avait dans le quartier une étrange fébrilité. Les télés et les radios allumées nuit et jour, le décalage horaire avec l’Europe nous tenaient en alerte, excités, impatients. Moi qui apprenais tout d’un coup, futebol, géographie, Vinícius, je découvrais que les Haïtiens, les Hongrois, les Suédois, les Écossais, les Bulgares, les Australiens, les Zaïrois joueraient, et chaque fois qu’ils l’ont fait, tous les Brésiliens ont regardé, chanté, dansé. Chaque match était une fête, une étrange communion. Un monde nouveau pour moi devenu tout petit. Les Brésiliens, chez eux, devant leur poste : le silence et tout à coup, un but et des pétards se mettaient à sonner, les gens sortaient immédiatement dans la rue, la course, la fête, ils s’embrassaient, criaient, tournaient sur eux-mêmes, dans une ambiance bonne-enfant, sympathique. Je n’ai, à ce jour, jamais rien connu de pareil. Jamais.
Le Brésil cette année-là a perdu, les Argentins aussi, les Haïtiens n’ont pas tenu le coup longtemps, les grands vainqueurs : les Hollandais, les Allemands de l’Ouest qui ont dominé la compétition.
C’est depuis cette année que je m’intéresse au football, l’année où j’ai voulu être championne du monde pour la quatrième fois.
Otilia, nous allons fêter ton anniversaire ma belle amie, mais le restaurant a intérêt à avoir un poste de télévision. Samedi, à midi, c’est l’Argentine, oh oui je suis vite revenue à la raison. J’ai quitté le Brésil en 1975. 😉

sábado, 11 de junio de 2022

Ma plus belle histoire d'amour


C'est vrai! C'est vrai! c'est encore vrai ! C'est toujours vrai! Ce le sera toujours!

Elle commence avec la lettre A.

domingo, 1 de mayo de 2022

7 años: amarillo

 



Amarillo

Asociamos el sol con el color amarillo. No se puede dibujar el color blanco o la luz;  y de repente me acuerdo que a ti te gustaba dibujar, hacías retratos, tenías el sentido de las proporciones, del equilibrio; además, volviendo al sol, éste es fuego, eso lo sabemos, las llamas son amarillas. No sé, en realidad no importa, el amarillo es el color del azafrán, de tu arroz, del limón, fruta que usabas demasiado en todo; de la flor del diente de león que te indignaba. El amarillo es el color con el que te relaciono; un amarillo resplandeciente, cálido y luminoso a la vez. Así como el día de hoy. Primer día de calor, de primavera que tardó una eternidad en llegar. No te imaginas el invierno que tuvimos. Duro, duro, mamá en todos los sentidos. El sol, la luz, el primer de mayo y vos. Sabías que a veces me olvido de que no estás y pienso, ah, le voy a contar…

Fui a comer un plato de arroz iraní, el color amarillo me recordó que, por muchos años no sabía que era blanco, ese arroz de hoy me hizo sentir cerquita a vos. Te comentaba lo delicioso que estaba. El arroz que nos hacías a diario. El limón que le ponías al agua, hoy en el restaurante celebré tu recuerdo.

Los chicos no se acuerdan del día en que te fuiste. Mejor, es un día triste; piensan en vos, estás presente para ellos, de otra forma, menos pesada que la mía, algo más alegre, la abuela que los hacía reír. Les hubiera gustado tener más tiempo con vos (aunque cuando lo tenían creían tener una abuela imperecedera). Las que sí se acuerdan son las primas. Con mucha emoción, las que me acompañaron tanto cuando te tuvimos que incinerar, con fuego amarillo madre, con emisión de luz y calor, un día de otoño bien parecido a este, claro y tranquilo con un aire suave, un cielo alto y despejado. Nos sentamos en el pasto a sentir el sol, estábamos juntos y tranquilos.  Feliz día del trabajador, mi madre querida. Cuánto te extrañé hoy.

sábado, 9 de abril de 2022

Frase oída por ahí


 Le drame avec les gens qui t'aiment, c'est qu'ils peuvent arrêter de t'aimer, comme ça...


jueves, 24 de marzo de 2022

A veces

 Quiero perderme por falta de caminos. Siento el ansia de perderme definitivamente, no ya en el mundo ni en la moral, sino en la vida y por obra de la vida. Odio las calles y los senderos que no permiten perderse. La ciudad y el campo son así. No es posible en ellos la pérdida, que no la perdición, de un espíritu. En el campo y en la ciudad se está demasiado asistido de rutas, flechas y señales para poder perderse. Uno está allí indefectiblemente situado. Al revés de lo que le ocurrió a Wilde, la mañana que iba a morir en París, a mí me ocurre en la ciudad amanecer siempre rodeado de todo, del peine, de la pastilla de jabón, de todo. Amanezco en el mundo y con el mundo, en mí mismo y conmigo mismo. Llamo e inevitablemente me contestan y se oye mi llamada. Salgo a la calle y hay calle. Me echo a pensar y hay pensamiento. Esto es desesperante.

César Vallejo
Carnets

jueves, 10 de marzo de 2022

Masquée

 La primera vez que la vio entrar, le llamó la atención la confianza que demostraba dentro de ese sitio que parecía conocer, más que conocer, parecía pertenecerle; se percató de que, a pesar de saber de todos, a ella no la conocía y eso habiendo participado a todas las milongas; la siguió de la mirada un momento largo. Sabe bailar pensó y si no vestía como las mujeres que le gustaban a él, eso de ponerse pantalones para una milonga, bah..., le pareció bonita. Su mascarilla negra resaltándole los ojos que tenía risueños y vivos; luego, le llamó la atención su forma de moverse, su energía, fuerte, que el en mundo de los tangueros sería la de D’Arienzo: con compás, con nervio, más aún, que pisa fuerte, poco sutil, algo bruta, que le concede poca atención a la calidad de la música sino más al baile, o más exactamente, sólo al baile.  Por supuesto que no le gustaba el acompasado 2 por 4, cuando existían músicos buenos, Canaro, Biagi, Di Sarli, y evidentemente Pugliese, un músico superior. Una bailarina enervada sería, ya la observaría…

Cuando lo vio conversando con dos o tres personas, se dio cuenta que la miraba, nunca lo había visto. Deseó en su fuero interior que fuera un buen bailarín. Había tan pocos. Para ella todos los hombres que se presentaban en la milonga eran potencialmente brazos y piernas, y con un poco de suerte, buen ritmo. Parecía a sus anchas en un lugar donde ella se sentía cómoda, ¿cómo podía ser? Era nuevo, eso lo sabía. ¿De dónde salía? Ella estaba en su casa, donde había aprendido a bailar, donde había seguido, conocido, bailado con todos los bailarines de la ciudad. Sería un forastero. Le divirtió que estuviera demasiado vestido. ¿Quién, pensó, se viste así hoy en día? Anticuado en sus maneras, formal, bailando algo tradicional. Se salva si baila bien. Además, tenía ojos dulces. Insistentes y dulces. Se sentía observada. Eso le gustó.

Luego bailaron. Entre sus brazos, ella se percató de inmediato que el joven no sabía bailar milonga, su baile a ella, sino que le gustaba bailar lento y suave en total oposición a su estilo. A pesar de esa gran diferencia, ella le tuvo paciencia porque sintió que oía la música, la tenía en cuenta. Además, su voz era dulce y le divirtió su actitud modesta ya que no paró de pedirle perdón por lo mal bailado de ese ritmo marcado. La primera tanda fue un desastre. Habría una segunda. Una tercera.

Pasadas las semanas, se buscaban de la mirada. Se esperaban. Él se ponía nervioso cuando llegaba tarde. Había tensión, le gustaba la forma de su cuerpo, le gustaba su olor, había juego entre ellos, ella bailaba con otros para que la mire, para que vea que sabía bailar, para que la deseara aún más. Se acostumbraron poco a poco al estilo de cada uno. Ella se relajó entre sus brazos. Bailaban seguido e Intercambiaron palabras, nombres, alguna que otra información. Se veían todos los domingos y así durante un par de meses hasta que él se atrevió a invitarla a un café después de la milonga. Ella lo miró un largo rato y se echó a reír: ya era hora le dijo. Quedaron para la semana siguiente.

El llegó tal  un compradito, vestido de arriba abajo, gominado casi, un galán. Ella se había maquillado, vestido algo más femenino que de costumbre. Se esperaron, nerviosos, después de los bailes, después de la música. ¿Qué se dirían?, ¿quiénes eran?, en realidad, no se conocían, bailaban juntos, tenían una experiencia fuera de la realidad, ese momento de contacto donde vuela la imaginación, los deseos, la irrealidad de la milonga. Ahí estaban en el café, uno frente al otro, uno con el otro: se bajó la mascarilla para tomar el café. Él la miró y se sorprendió, no la reconoció: era otra, era una mujer diferente.  el deseo de los últimos meses, el sueño compartido se esfumó en un instante, se levantó y salió del café, corriendo…

Noelia Hurtado and Carlitos Espinoza – La mentirosa #NoeliayCarlitos


Noelia, Noelia, oh, Noelia... La adoro, la veo y la adoro. La admiro. Como decirlo: la adoro.

domingo, 9 de enero de 2022

Le violoniste perdu dans la neige

 

Cierro los ojos y veo su silueta frágil, su pelo canoso algo loco, sus ojos a medio cerrar, tocando su violín en el centro de una gran extensión llana, blanca, solitaria. Oigo el sonido cálido de su instrumento vibrar, llorar, temblar y perderse. Por supuesto que la imagen no tiene sentido, sino que me gusta su cuento y mientras  me lo cuenta bajito me permito dejar correr la imaginación que su voz provoca. Invierno canadiense, blanco y frío: mi amigo me dice un día fue a una audición en un lugar perdido del centro del Quebec, donde aterrizó buscando trabajo, un pueblito que por única virtud reunía a una orquesta que necesitaba alistar a un músico más. Y como es violonista, y como no es de aquí, y como estaba solo, tan solo, fue. Lo esperaban en un gran local (cafetería de día, bar de noche, ocasionalmente sala de ensayo) casi vacío y frío donde el jefe de orquesta y dos o tres músicos --algo así como titulares--, con ojos redondos y curiosos lo recibieron. Lo invitaron a ejecutar un tema a elección, alguna cosita que le parezca apropiada; nunca habían visto a un extranjero, dijo riendo. Fui el primero. Es más, fui el único durante los cuatro años que toqué allí. Me río yo también, es verdad que no es de aquí, su piel color de miel, su postura, su forma de llevar cabeza hacia la derecha en un cabeceo bailarín y simpático muestran la distancia que lo separaba de los que vinieron a oírlo. Casi diría que desentonaba. Y así fue que ese hombre foráneo, sin abrir la boca, sin tener que explicar nada, se incorporó a ese grupito, practicó, comunicó con la ayuda del pasaporte más universal: la música. La música lo hizo aparecer, existir como persona en el medio de la nieve.

Me asegura que esa parte de su vida de inmigrante recién llegado fue grata. Ahora, por suerte para mí, se interesó al tango que oye como ninguno y baila a lo milonguero, la música arrasa fronteras, funde la nieve y une los pueblos, las manos y los cuerpos en un abrazo tanguero. Qué bien, che.