« En écrivant sur les autres on passe ou peut passer
du côté de la vraie torture, parce que celui qui écrit a les pleins pouvoirs et
celui sur lequel il écrit est à sa merci. »
Emmanuel Carrère me parece fascinante. Sale en busca de alguien, de algo, luego viajando por
países donde el alma es inquieta, vuelve con un libro espectacular mitad
ficción mitad no ficción. Necesita del viaje para lograr contar lo que pasó, necesita
del viaje para perderse en la búsqueda y encontrarse en el libro, cultiva en
sus obras una inquietante extrañeza. Me fascina su maestría del idioma, su don
para relatar sobre el otro que imagina con inteligencia, siempre aprecia las zonas grises,
turbias de la historia y del alma. Estoy leyendo Limonov y mientras nos lo
entrega, se da él. Fascinant, dije, absolument fascinant.
«Je peux répéter sur tous les tons que Limonov, par exemple, existe, cela n’empêche pas que le Limonov de mon livre soit en partie le Limonov réel et en partie une créature de mon imagination. Moi-même, je ne sais pas trop où s’arrête l’un et où commence l’autre. Je suis bien obligé d’admettre qu’il n’y a pas de frontière nette entre l’un et l’autre. Cette ambiguïté-là est propre à la littérature. Elle n’existe pas au cinéma. Les critiques peuvent toujours vous dire que c’est compliqué, que les frontières entre documentaire et fiction sont de plus en plus floues, cela n’empêche pas qu’il y en a une, de frontière, et qu’elle est en réalité très nette. Un film de fiction, c’est un film dans lequel les personnages sont joués par des acteurs. Un documentaire, c’est un film où on voit les vrais personnages. À mon avis, c’est aussi simple que ça, et je vous mets au défi de me citer des films qui échappent à cette classification binaire.»
Extrait d’«Il est avantageux d’avoir où aller»
No hay comentarios:
Publicar un comentario