The only way to
get rid of a temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick
with longing for the things it has forbidden to itself, with desire for what
its monstrous laws have made monstrous and unlawful.” (O. Wilde)
Soy de quemarme
y aguantar el dolor más que de considerar la llama, con tristeza, sin tocarla,
pensando en todas las posibilidades ante mí y no saber. Tengo la imaginación
demasiado desbordante, ansiosa para poder soportar no saber. Supongo que soy
algo tonta y demasiado irreflexiva. Lo pienso en serio. Sucumbo a mis fiebres
prefiriendo matar el deseo a constantemente dejarlo nacer; prefiriendo siempre borrar
las proyecciones de mi mente fantasiosa. No podría vivir, lo sé, imaginando lo
que hubiera podido ser. Sin embargo, cuántas decepciones, culpas, cuántos
errores jalonan mi vida. A veces pienso que la vergüenza debería enseñarme a
moderarme. Lo intento cada vez más, aunque ya sea tarde. Mirar para atrás no
sirve de nada, lo hago con afín de mejorar mi carácter. Si solo pudiese
hacerme daño solamente a mí.
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,
Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera
Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !
Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?
Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
Je suis de mon cœur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !
Charles Baudelaire, Les Fleurs
du mal
Estoy segura de
que nunca olvidaré no haber ensayado. Siempre tendré en mi corazón el dolor de
no poder reclamar lo que se ha perdido. Eso seguirá acechando mis sueños a lo
largo de mi vida, como un reproche profundo y duradero, amargo. La de otra
vida, la que no conoceré. Seguiré miedosa (y desconfiada), sabiendo que quizás
hubiese podido, hubiese debido… sin encontrar la fuerza de animarme. Mirando los que sí intentaron. Hubiese debido, hubiese podido conocerme mejor, saber hasta que punto hubiese llegado. No tendré que borrar
bochornos, indignidades, eso sí. Puedo mirarme al espejo con tranquilidad, en
mi vida algo inacabada, incompleta porque estoy convencida sin embargo que, en mi otra
vida, hubiera habido…
Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse ;
Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,
Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,
Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
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