domingo, 3 de enero de 2021

Ying y Yang

 

The only way to get rid of a temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself, with desire for what its monstrous laws have made monstrous and unlawful.” (O. Wilde)

 

Soy de quemarme y aguantar el dolor más que de considerar la llama, con tristeza, sin tocarla, pensando en todas las posibilidades ante mí y no saber. Tengo la imaginación demasiado desbordante, ansiosa para poder soportar no saber. Supongo que soy algo tonta y demasiado irreflexiva. Lo pienso en serio. Sucumbo a mis fiebres prefiriendo matar el deseo a constantemente dejarlo nacer; prefiriendo siempre borrar las proyecciones de mi mente fantasiosa. No podría vivir, lo sé, imaginando lo que hubiera podido ser. Sin embargo, cuántas decepciones, culpas, cuántos errores jalonan mi vida. A veces pienso que la vergüenza debería enseñarme a moderarme. Lo intento cada vez más, aunque ya sea tarde. Mirar para atrás no sirve de  nada, lo hago con afín de mejorar mi carácter. Si solo pudiese hacerme daño solamente a mí.

 

Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?

Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !

Je suis de mon cœur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

 

Estoy segura de que nunca olvidaré no haber ensayado. Siempre tendré en mi corazón el dolor de no poder reclamar lo que se ha perdido. Eso seguirá acechando mis sueños a lo largo de mi vida, como un reproche profundo y duradero, amargo. La de otra vida, la que no conoceré. Seguiré miedosa (y desconfiada), sabiendo que quizás hubiese podido, hubiese debido… sin encontrar la fuerza de animarme. Mirando los que sí intentaron. Hubiese debido, hubiese podido conocerme mejor, saber hasta que punto hubiese llegado. No tendré que borrar bochornos, indignidades, eso sí. Puedo mirarme al espejo con tranquilidad, en mi vida algo inacabada, incompleta porque estoy convencida sin embargo que, en mi otra vida, hubiera habido…

 

Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse ;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,

Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

 

 

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